Jeremy Filosa, l’alunissage et censure de la pensée

Voilà un moment que les médias traditionnels sont sur le déclin, en grande partie parce qu’ils ne cessent de décevoir et de tromper le public. Mais aussi parce que les propos énoncés sont constamment les mêmes, tous mâchés, recrachés puis mâchés à nouveau. Ce qui use l’auditeur qui en a marre de se faire prendre pour un abruti, ou de se faire carrément insulter.

 

À la radio, à la télévision, dans les talk-shows, aux nouvelles, nous n’avons droit qu’à une seule opinion; ce fameux syndrome de la pensée unique. Celle qui nous maintient dans le Dome. Le Québec est passé sournoisement du mouton noir du Canada à ce petit agneau désireux d’être aimé et de ne dire que ce qui est socialement accepté par peur de froisser, d’être mal vu, de perdre le vernis de sa réputation.

 

Là où cela devient sérieusement dangereux, c’est que le Québécois n’ose même plus aventurer ses propres pensées hors des dogmes bien établis, hors des soi-disant consensus. Il n’ose plus explorer les confins de son esprit critique et sa capacité à raisonner par lui-même des questions plus ou moins complexes. Au contraire, ceci est pratiquement considéré comme un crime. Le crime de pensée, pour faire un clin d’œil à Orwell qui décrivait de façon très avant-gardiste dans son roman 1984, les tendances totalitaires alarmantes de nos gouvernements d’aujourd’hui.

 

Alors au fil des années, surtout depuis 2020, nous avons vu fondre comme neige au soleil (et je parle ici de la neige en contact direct avec le soleil quant à la rapidité de la fonte) les idées marginales, différentes, voire originales dans la sphère publique. Plusieurs ont perdu leur emploi ou ont eu des sanctions pour remettre en question certains narratifs très bien sillonnés sur l’autoroute de la bien-pensance. Rappelons-nous le renvoi de Francine Pelletier du Devoir pour avoir émis certains doutes quant à la sacro-sainte vaccination contre le covid-19. Rappelons-nous la plainte à l’Ombudsman de RC suivant l’entrevue de Stéphan Bureau avec l’«infâme» Pr Didier Raoult.

Alors pourquoi suis-je surprise d’apprendre que le chroniqueur Jeremy Filosa vient d’être suspendu pour durée indéterminée suite à ses propos jugés vraisemblablement trop choquants pour les oreilles sensibles des auditeurs de Cogéco ou du 98,5?

Quand on sait qu’une intelligence artificielle ayant un score de 100% pour détecter les fausses images a révélé sans hésitation après analyse des images d’Apollo 11 qu’il s’agissait d’une fraude, il serait approprié d’ouvrir cette discussion et de l’analyser avec pragmatisme. Surtout lorsqu’on prend en considération le niveau de corruption et de mensonges du gouvernement américain des années 60. C’était dans cette même décennie que la CIA complotait pour assassiner son président (il est de plus en plus évident qu’elle est impliquée dans la mort de JFK, nous démontrent les milliers de documents déclassifiés au fil des ans) que les États-Unis opéraient les programmes MK Ultra, Mockingbird, et juste avant le scandale de Watergate.

 

Est-ce à ce point terrible de remettre en question, de façon à ce qu’on doive absolument commencer notre phrase en précisant ne pas être complotiste? Ce terme a été démonisé à un point tel que de se présenter publiquement avec un questionnement face à un fait de l’histoire, aussi justifié puisse être ce questionnement, peut mener à une perte d’emploi. L’heure est grave.

 

Peut-être le chroniqueur Jeremy Filosa avait déjà le pied dans la porte pour avoir rapporté une semaine plus tôt sur X une publication où lui et sa femme avaient visité un bureau de partisannerie de Trump dans l’état de New York. Le problème majeur (pour les adeptes de la pensée unique, qui sont visiblement tous en position d’autorité dans les médias traditionnels) est qu’il rapporte que les supporteurs sont gentils et il ne dit absolument rien d’abominable sur Trump. Pour utiliser le langage du sport qu’il commente généralement (lorsqu’il ne parle pas de mission sur la lune), on peut dire qu’il avait déjà une strike à sa fiche du mois.